- Par S. Slama.
Ils seront plus de 700 fidèles à avoir fait le déplacement jusqu’à l’entrée de la forêt. Ils sont venus pour dire leur désapprobation et surtout exprimer leur volonté de protéger cette forêt objet de toutes les convoitises. A ces fidèles dont certains étaient en famille s’ajoutent encore les militants des associations qui constituent le fameux réseau éco-citoyen représenté par les chefferies et qui représente au bas mot un millier de personnes et bien entendu les habitants de Canastel. L’objectif attendu de cette rencontre est l’approbation et la signature d’une lettre destinée au 1er magistrat de ce pays. Cette lettre a fait l’objet d’un débat sur Facebook et de très nombreux citoyens se sont impliqués dans sa rédaction.
Avant d’être signée par les centaines de personnes présentes ou représentés (450 signataires selon ses promoteurs), elle a fait l’objet d’une lecture et d’une approbation à main levée qui fut d’ailleurs unanime.
Cette lettre envoyée au président de la République s’adresse surtout au ministre de la défense. Car c’est bien au chef des armées que s’adressent les citoyens d’Oran.
Selon des informations distillées dans la société civile par ceux qui se prétendent «Ouled Nidham», plus précisément un “élu” RND. La forêt aurait été accaparée par les services du ministère de la Défense. Cette thèse est d’autant plus plausible que malgré les nombreuses sollicitations, les autorités locales se sont refusés à donner la moindre explication. La lettre adressée au président fait justement référence à ce silence que certains ne manquent pas d’assimiler au mépris, tant dénoncé par le Hirak.
Un projet née dans la précipitation
Pour d’autres cette affaire de caserne est peu probable, un projet de caserne de cet envergure, il concerne une quarantaine d’hectares, ne s’improvise pas et nécessite une grande planification qui aurait été annoncée longtemps à l’avance.
Pour les tenants de cette hypothèse, il s’agit de clans mafieux qui se cachent derrière l’image de l’institution militaire. Certains assurent avec une grande fermeté que la grande muette aurait parlée si elle était concernée par cette affaire.
Or, il y a 3 ou 4 ans, la forêt de Canastel a connu un vaste plan d’aménagement en forêt récréative. Un projet évalué par l’étude à quelques 140 millions de dinars et qui connaîtra un bon début avant d’être stoppé net par la crise financière.
Les documents relatifs à ce projet, qui furent longtemps exposé à l’intention du public à l’orée de la forêt, ne prévoyaient aucune extension de la caserne mitoyenne.
A peine si une bande nue constituant le périmètre de sécurité, était visible sur les plans. Sur le terrain elle était matérialisée par une bande dévégétalisée d’une trentaine de mètres de large courant tout le long du mur de clôture de la caserne. Il est vrai aussi qu’à cette époque certaines informations faisaient état d’un terrain militaire d’une douzaine d’hectares tout au plus et dont les limites étaient matérialisées par des amoncellements de pierre et des barrières dans la partie ouest de la forêt à proximité de la caserne.
L’autre hypothèse qui circule dans les milieux proches ou tout au moins intéressés par le devenir de la forêt, concerne le transfert d’une caserne située à moins de 2 km à vol d’oiseau. Cette caserne a été rattrapée par un urbanisme de tours et de barres qui a rendu les appareils de détection et de contrôle difficilement utilisables.
Il faut souligner la présence des habituels imposteurs et zélateurs proches de quelques chapelles partisanes ou même de l’administration locale qui n’ont pas manqué d’en rajouter en distillant de fausses informations ou en travestissant d’autres en vue de démobiliser les citoyens. Bien entendu, et comme d’habitude les “élus” d’Oran ont brillé par leur absence et surtout par leur silence complice.
Enfin, il y a lieu de noter que la forte présence citoyenne d’aujourd’hui apporte une réponse catégorique et cinglante aux groupuscules qui ont décidés de faire cavalier seul malgré l’urgence et la noblesse de la cause qui nécessité de mettre les divergences de coté et de resserrer les rangs.