Nous, enseignants-chercheurs, membres de la CNUAC (Coordination Nationale des Universitaires Algériens pour le Changement), tenons à dénoncer fermement les menaces qui pèsent sur la liberté d’expression et l’emprise du pouvoir politique sur les médias. Alors que le monde entier combat la pandémie du Coronavirus, le pouvoir en place intensifie la pression contre les médias indépendants et les journalistes pour leur couverture de la révolution populaire pacifique, le Hirak. Ces agissements envoient un message clair et inquiétant avec de graves conséquences pour la liberté de la presse.
Dans le long cortège des restrictions aux libertés, le tour est aux médias électroniques. C’est ainsi que les autorités ont bloqué Maghreb Émergent et Radio M au sein de l’espace internet national. Faut-il rappeler que cette censure politique a déjà touché TSA en 2017, 2019 et 2020.
Ces derniers mois, nous avons assisté à un défilé d’arrestations et d’emprisonnements de journalistes – pour avoir exercé leur mission d’information – à l’instar de Khaled Drareni -directeur de Casbah Tribune, présentateur du CPP de Radio M -, de Sofiane Merakchi -journaliste indépendant -, de Said Boudour – journaliste et militant des droits de l’Homme – et de Mustapha Bendjama – rédacteur de Assawt Al Akhar – mis sous contrôle judiciaire.
Nous, enseignants chercheurs et universitaires, membres de la CNUAC, lançons un appel pour la libération immédiate des journalistes incarcérés, l’arrêt des poursuites judiciaires abusives à leur encontre ainsi que l’arrêt de la censure des médias.
D’ailleurs, c’est face au musellement de la presse que le porte-parole officiel de la Présidence de la république s’est permis d’attribuer au Hirak la propagation de l’épidémie du Codiv-19 en Algérie. Si la presse était libre, elle aurait rétabli la vérité que c’est le Hirak, en toute conscience, volontairement et collectivement qui a décidé l’arrêt des marches et des manifestations.
Les membres de la CNUAC dénoncent fermement les décisions prises par les autorités en ces temps de pandémie. Ces agissements ne font qu’accentuer la colère d’un peuple qui aspire à la liberté d’expression garantie par la Constitution.
Nous réitérons notre soutien indéfectible aux journalistes persécutés et/ou emprisonnés, et aux médias censurés.
Pour une Algérie Libre et Démocratique.
Le 11 avril 2020